- ÉPITHALAME
- ÉPITHALAMEÉPITHALAME«Ô hymen! Ô hyménée!» scandait dans l’ancienne Grèce la marche des époux vers la demeure du mari; ce cri devint le refrain de l’épithalame (du grec épi , «sous, près de», et thalamos , «chambre», en particulier «chambre nuptiale, lit»), ou poème, et, après Stésichore, chant choral en l’honneur des nouveaux mariés. Le psaume XLIV de David et le Cantique des cantiques sont parfois considérés comme des épithalames; on attribue à Hésiode, ensuite, l’un des premiers épithalames, en l’honneur de Thétis et de Pélée; il nous reste quelques vers de ceux de Sappho; plus tard, Théocrite (Épithalame de Ménélas et d’Hélène ), puis, à Rome, Catulle (Épithalame de Julie et de Menlius ), sans dédaigner la licence des vers fescennins, s’y exercent. Le genre se maintient à travers le Moyen Âge et la Renaissance (Ronsard, Malherbe) jusqu’au romantisme anglais (Epithalamion de Spenser), et, jusqu’à nos jours, avec les couplets des noces paysannes ou les poèmes de princière circonstance (Épithalame de Napoléon et de Marie-Louise ).• 1536; lat. epithalamium, gr. epithalamion « chant nuptial »♦ Littér. Poème composé à l'occasion d'un mariage, en l'honneur des nouveaux mariés.épithalamen. m. LITTER Chant, poème nuptial.⇒ÉPITHALAME, subst. masc.LITT. Poème ou chant composé à l'occasion d'un mariage pour célébrer les nouveaux mariés. Chanter, composer, faire un épithalame; un chant d'épithalame. Vous, Jacques Chardonne, auteur de « L'Épithalame » et du « Chant du Bienheureux », vous saviez exactement ce que vous vouliez de moi (BLANCHE, Modèles, 1928, p. VI) :• 1. ... le premier moment passé, la bonne vieille ne songea plus qu'à se rappeler les fêtes pompeuses de sa noce. Elle retrouva même dans sa mémoire les chants alternés, d'usage alors, qui se répondaient d'un bout à l'autre de la table nuptiale, et le naïf épithalame qui accompagnait les mariés rentrant après la danse.NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 607.— P. métaph. :• 2. L'œuvre du genre humain, c'est de délivrer l'âme;C'est de la dégager du triste épithalameQue lui chante le corps impur; ...HUGO, Légende, t. 5, 1877, p. 906.Prononc. et Orth. :[epitalam]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1536 (Epithalame pour les nopces du roy d'Escosse [titre] ds Anc. Poésies fr., t. 9, p. 184). Empr. au lat. impérial epithalamion « chant nuptial », gr.
« id. ». Fréq. abs. littér. :54.
épithalame [epitalam] n. m.ÉTYM. 1536; lat. epithalamium, grec epithalamion « chant nuptial », de epi « sur », et thalamos « lit nuptial ».❖1 Littér. Poème composé à l'occasion d'un mariage, en l'honneur des nouveaux mariés. || L'épithalame de Thétis et de Pélée, par Catulle.1 (…) les deux bergers chantent ce premier couplet de l'épithalame (…)La Fontaine, Daphné, II, 5 (jeu de scène).2 Alors le poète (Milton) entonne, à la face du firmament et du pôle chargé d'étoiles, un cantique à l'Hymen. Il commence ce magnifique épithalame, sans préparation et par un mouvement inspiré, à la manière antique (…)Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, II, 3.3 (…) le naïf épithalame qui accompagnait les mariés rentrant après la danse.Nerval, les Filles du feu, « Sylvie », Pl., p. 276.
Encyclopédie Universelle. 2012.